Quel choc !

La foule, le bruit, le manque d’air, la chaleur, toutes ces sollicitations commerciales, ce choix, cette activité intense de chacun !
Je me sens encore plus que jamais un étranger parmi les étrangers, un troll descendu de ma montagne, chevelu barbu short délavé par des semaines de selle en plein vent. Je suis dans le même état, hors de l’espace et du temps.
Pour illustrer, j’ai bien failli rater la jonction à Oslo car je garde toujours mes boarding pass en photo, et que j’ai pris l’heure sur la copie d’écran, 13h10, pour l’heure réelle, 14h40.

Voler au retour n’était pas dans le plan carbone que m’étais fixé. C’est un regret et un soulagement.
Regret. Le rail n’a pas résisté, sauf que j’aurais pu, en galerant également, ramener ma monture (voir post précédent, j’ai reçu pas mal de mp de questions).
Soulagement. Parce que j’ai fort besoin de repos, de reprendre le cadre. Mon app de santé m’engueule chaque jour pour manque de sommeil et de récupération physique. Je ne sais plus marcher (authentique, c’est d’un compliqué alors ! Je boîte pire qu’avant et je mets beaucoup de temps à dérouiller mes jambes en mode marche, alors que pas en mode vélo). Les nuits ensoleillées c’est super marrant au début mais au bout de 15 jours, jai perdu mes repères : ne plus savoir quel jour on est, vivre plusieurs étapes comme une seule, etc.

Donc me voici à bord d’une liaison aérienne, ils sont charmants, à rentrer en 1 jour de Tromsø à Marseille. Bam ! 4500 km one-shot c’est pas de la grenadine.

Hier je suis arrivé par bateau à Tromsø depuis Honningsvåg en 19h de bateau beau mais ennuyeux. (Pas coucher de) Soleil de minuit golden hour de ouf à l’arrivée sur la baie… Inoubliable !
Dodo banquette aéroport après un rangement filtrage jetage magistral des affaires usées pour pouvoir embarquer le lendemain ce matin. Pas de bol pour les oreilles, une borne ne cessait de bipper. Mais quelle importance ? car juste à côté un Monsieur en EPI a dégagé 30 m. de carrelage au burin, puis meuleuse, aspirateur. C’était tout beau après, sauf mon sommeil et celui des 12 autres clodos de l’air comme moi 🤪
Ce matin toujours, après bonne toilette au gant très appréciée, affaires propres, chemise blanche, un vrai civilisé, je suis parti en quête d’un carton à vélo. Tu connais le célèbre dédain norvégien ? Je crois que je préférerais un bon gros « go f… I don’t care! » que cet air de pisse vinaigre pincé de stockfish pas dessalé. Sont pas toujours sympas ces nordiques là.
Bref j’ai tout passe au peigne fin sans succès : service des bagages spéciaux, zone de fret (minuscule), chantiers, arrivées de cyclos avec carton, rien ! Je vous rappelle qu’ici les poubelles/bennes/locaux sont plus surveillés 🔐 que les stocks de bouffe. Les boutiques en ville a 40 mn ? Impossible, car pas encore ouvertes.
C’est donc le don 🚲🎁 à un inconnu qui s’imposera. Avec le tutorat sympa de @paulmolga j’ai été préparé psychologiquement et méthodologiquement : je l’abandonne avec un écriteau bouteille à la mer. Aurai-je des nouvelles un jour ? Tadaaaah… On saura un jour ?
Je n’ai pas de valise non plus, mais un tas de bordel de rando. J’achète (ici tout se paye, vraiment tout) une poche transparente géante pour poussette bébé au service bagages et je confectionne un rôti bien ficelé bâché de 19,7 kg. Nickel ✌️ si il tient jusqu’à Marseille.
Me voici donc de retour, mon moral est bon, j’ai envie de parler français, de bon repas, et sommeil.
Je suis heureux de retrouver les miens 😍 avec des choses à raconter. Ce n’est pas la fin de l’histoire, c’est une page de chapitre qui se tourne harmonieusement.
Je suis prêt à bosser, mais aussi animer vos baptêmes/circoncisions, barmitzvah ou communions et conventions d’entreprises avec les truculents récits de mes aventures d’handicapé ,🌐🚲♿ parti à vélo au pays des rennes 🦌 et du soleil de minuit.
😘

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