Bientôt 7 semaines de trek et les grands pedalages qui marquent la carte de manière visible sont loin.
Le jour permanent comme la carte morcelée, le relief et le climat difficile à anticiper fatiguent.
La hâte d’arriver et la patience indispensable se mêlent sans se dissoudre, les noms de lieux ne parlent pas, les images se superposent sans bruit, l’étrangeté est totale, comme cette langue illisible et inaudible, pour moi.

Il me faut compter avec le froid maintenant, même si la météo reste clémente. Je porte souvent tous mes vêtements ou presque !
Hier lessive complète à la capitainerie, avant une bonne semaine « into the wild ». J’ai dormi dans le local de services, sombre, désert et chauffé, quel luxe !
6h, grimpette en haut de la ville, dépôt de bus, j’ai retrouvé ma doudoune laissée dans le bus (encore ? Voyager avec un tel barda, vélo = stress = risque de distraction) au prix d’un soigneux jeu de piste et d’aide providentielle de personnes de bonne volonté.
7h, j’ai eu la navette rapide, ouf. Je serai à Tromsø à 10h pour m’avancer vers Alta. Ile, ferry, île, ferry, je compte faire 2 ou 3 ou 4 fois 20 km. Les apps de planification ne m’aident pas, les dénivelées sont toujours fausses et le vent sera un atout, théoriquement.
Bivouac probable, ou Shelter, penser à l’eau.

Hier, levé tôt de la tente à Ramberg/Lofoten. Pliage de tente trempée, tout ok pour le bus de 7h pour Leknes. Enchaînement de bus raté pour Harstad car le bus suivant ne veut pas de mon vélo en soute et que le rack arrière est rouillé bloqué.

J’oublie mon portable dans le bus, 30 mn difficile. Car le même bus revient et me le rend. Petit pays, tout le monde se connait, ouf.

13h30, 2e bus de la journée, encore le même qui cette fois m’autorise à loger le biclou en soute. Enfin !

17h, changement a Tjelsundbrua, le grand pont. Le bus suivant m’a attendu, je gagne 3h !

Harstad enfin, doudoune oubliée, circulation compliquée par des travaux, enquête pour savoir si je peux retrouver mon bus sur un trajet (non). Je traverse toute la ville très déserte, essaye de trouver un bus pour parler à un chauffeur du réseau… Fou : un tout autre bus, mon chauffeur au volant !

Une crème, il a mis ça de côté au dépôt, me donne l’adresse, ça ouvre très tôt, j’irai demain. Joie (sinon, où et comment aurais-je trouvé une doudoune ?).

Bref, la Providence aide les distraits, stressés, fatigués, loin de chez eux (un souci familial me pèse sur l’esprit mais ce n’est pas le lieu d’en parler).

Voilà pour ces tranches de vie parfois lasse, dans un décor de carte postale. Merci de votre soutien 😘

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M E R C I 😘